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En marge de ses collections permanentes et à côté de son exposition temporaire "Monument" le Musée des Beaux-Arts de Calais présente "Do not repeat" une salle consacrée aux travaux graphique de Claude Cattelain, récemment invité en résidence : une belle entrée en matière.

C'est sans doute dans la lettre ouverte qu'il adresse à Stanley Kubrick que Claude Cattelain présente le mieux son travail. Artiste de performance, de vidéo, c'est à la fois un hommage au réalisateur de Path of Glory qu'il écrit, qu'une manière, par jeu d'influence, de tracer une contiuité dans son oeuvre. Il cite Shining avant d'en arriver à ses dessins à répétitions ; on pourrait penser à cette scène où l'auteur devant sa machine à écrire répète la même phrase à longeur de page. Il préfère mentionner celle où Danny pour échapper à son père devenu fou retrace ses empreintes à l'envers, comme une nécéssité de revenir sur ses pas. Reculer pour mieux sauter.

Cette nouvelle démarche de Claude Cattelain qui retourne au papier interroge curieusement aussi bien que la vidéo le mouvement, le corps et surtout les traces. Sur des feuilles étendues au sol il place du charbon puis il saisit un geste, celui de la marche par exemple et le répète, dix fois, cent fois, mille fois...Jusqu'à épuisement. Seuls les chiffres griffonnés en bas, à côté de la signature, témoignent de l'énergie déployée. La précision dans le mouvement choisi, le pied qui repose toujours au même endroit, écrase et disperse le charbon selon des rapports identiques confère quelque chose de saisissant à ces empreintes, une impressions pourtant immobile de mouvement. Le contraste du noir et du blanc laisse une certaine émotion et c'est comme un geste suspendu à la surface du papier.

Les marches immobiles de Claude Cattelain resteront sur place encore quelques temps. A Calais, elles semblent en résonnance particulière; c'est le piétinement de ceux qui ne peuvent aller de l'avant, des migrants qui restent à quai. Des pas sur une plage qui se répètent et creusent un trou, une place. Il y a encore quelque chose d'émouvant dans cette obstination, le regard de ce merle pris en vidéo qui sans cesse revient cogner à la fenêtre persuader d'attraper son ombre. Avec ces travaux répétitifs, l'artiste a peut-être trouvé un moyen de marquer le temps.